Lomé, 19 septembre 2025 – À Davié, dans la préfecture de Zio, autorités publiques, collectivités locales, ONG et partenaires techniques se sont réunis pour valider la stratégie d’engagement citoyen du Projet d’Amélioration de la Sécurité Hydrique en Milieu Urbain (PASH-MUT). Une rencontre dont l’enjeu est de faire des populations des acteurs centraux de la gestion de l’eau et de l’assainissement.

« L’accès à l’eau et à l’assainissement ne peut se réussir sans l’implication directe des populations. Il s’agit de co-construire les solutions avec elles », a rappelé le Coordonnateur Adjoint du projet, Seyram EGBOG

La stratégie vise à renforcer la communication, la concertation et la diffusion d’informations auprès de toutes les parties prenantes, conformément au Plan de Mobilisation des Parties Prenantes (PMPP). Elle prévoit des actions concrètes : campagnes de sensibilisation, mécanismes de gestion des plaintes et implication des comités locaux. L’objectif : passer d’une logique de bénéficiaires passifs à celle de citoyens acteurs.

Dans le passé, plusieurs initiatives ont échoué faute d’appropriation, entraînant un gaspillage de ressources et une dégradation rapide des infrastructures. Un constat partagé par ADANTOR Assou, coordonnateur du Bureau du Citoyen de la commune Golfe 1 : « Trop souvent, les projets arrivent sans que nous soyons consultés. Et parfois ils sont abandonnés faute d’adhésion. Si cette fois nos voix comptent, les gens s’impliqueront vraiment.»

Durant l’atelier, les participants ont examiné et affiné le document, en intégrant des recommandations pour l’aligner sur les politiques nationales de participation citoyenne et de gouvernance de l’eau. Ils ont également insisté sur les défis persistants : faible culture de participation communautaire, absence de relais locaux solides et nécessité de pérenniser les acquis après la réalisation des infrastructures.

« Cette stratégie favorisera une implication mieux structurée des communautés, renforçant l’efficacité et la durabilité des investissements », a expliqué Yabo Kossi, chef de mission de l’ONG CDD, qui a conduit l’élaboration de la stratégie.

Et les citoyens eux-mêmes attendent ce virage. « Nous voulons que nos voix comptent autant que les tuyaux posés », nous confie un participant.

Financé par la Banque mondiale, le PASH-MUT a pour objectif d’améliorer l’accès à l’eau potable, de renforcer l’accès à l’assainissement et d’optimiser la gestion des ressources hydriques dans le Grand Lomé. Mais les autorités en sont convaincues : au-delà des infrastructures, la réussite du projet dépendra de l’adhésion citoyenne.