Lomé, 29 août 2025 – Le ministère de l’Eau et de l’Assainissement, à travers le Projet d’Amélioration de la Sécurité Hydrique en Milieu Urbain au Togo (PASH-MUT), a lancé du 25 au 29 août une mission d’installation des comités locaux de gestion des plaintes (MGP) dans plusieurs localités de la région Maritime. Cette étape précède le démarrage des travaux de construction et d’exploitation des stations piézométriques.
Les comités ont été mis en place dans les cantons d’Attitogon, Agomé-Glozou, Afagnan Gbléta, Kini Kondji, Gbatopé (Gati), Akoumapé, Togoville (Badougbé), Fiata et Djagblé. Leur rôle est de recueillir, examiner et résoudre les plaintes exprimées par les populations tout au long de la mise en œuvre du projet.
Pour Togbui CHAOLD VI, Chef canton d’Afagnan Gbléta et président du comité cantonal de gestion des plaintes, « ce mécanisme n’est pas seulement un outil administratif, mais un gage de transparence et de participation citoyenne. Nous avons espoir de renforcer l’adhésion des populations et de garantir une mise en œuvre inclusive du projet. »
Un avis partagé par Fianyekou A. Anyenou, représentante des femmes d’Agomé-Glozou, qui souligne : « Dans nos communautés où la culture de la dénonciation n’existe pas toujours, cette plateforme représente une véritable opportunité. Elle nous permet de sensibiliser, de conscientiser et surtout de mobiliser la population pour le bien du projet et le développement de notre localité. »
Du côté des autorités traditionnelles, Togbui Kini Kodjo Agbolété, Chef canton de Kini Kondji, a pris un engagement : « Nous allons mettre le paquet pour être au top et servir d’exemple aux autres localités. C’est un engagement de tout le canton et nous allons veiller à ce que ce comité fonctionne dans l’intérêt des populations. »
Pour Eklou Yawo, représentant des personnes handicapées de Gati, l’expérience va au-delà de la simple installation : « C’était une véritable école citoyenne. J’ai appris que les projets de développement doivent nécessairement s’accompagner de mécanismes de responsabilité sociale et de redevabilité. Je souhaite que cet exemple inspire d’autres initiatives pour que chaque citoyen, y compris les personnes en situation de handicap, puisse se sentir écouté et impliqué.»
Dans le même esprit, Ezian Kodjo, maire de la commune de Vo 4, a salué l’initiative et réaffirmé son engagement : « La mise en place de ce comité permettra à nos communautés de s’approprier du projet et de veiller à leur bonne exécution., je m’engage à accompagner et à soutenir le comité afin qu’il joue pleinement son rôle de veille et de relais entre les populations et les responsables du projet. Ensemble, nous voulons bâtir une gouvernance locale plus participative et transparente. »
Le MGP est un système participatif permettant de répondre aux questions et clarifications relatives au projet, de traiter efficacement les plaintes et d’anticiper les tensions. Il couvre différents types de préoccupations, allant des demandes d’information aux problèmes liés à l’exclusion des communautés, en passant par la corruption, les impacts environnementaux et sociaux, ou encore les violences basées sur le genre.
Chaque comité est composé de représentants locaux : le chef traditionnel (président), son secrétaire, les responsables communautaires (CCD, CDQ ou CVD), ainsi que des délégués des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables. Ces structures locales ont été formées sur leurs rôles et responsabilités, le fonctionnement du mécanisme et les procédures de traitement des plaintes. Elles ont également reçu les outils nécessaires pour remplir efficacement leur mission.
Le PASH-MUT, financé par la Banque mondiale, prévoit la construction de dix stations piézométriques dans la région Maritime. Ces infrastructures permettront de mieux suivre l’évolution des ressources en eau souterraines, un enjeu crucial dans un contexte de croissance démographique et de changement climatique.