Lomé, 5 septembre 2025 – Le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement, à travers le Projet d’amélioration de la sécurité hydrique en milieu urbain au Togo (PASH-MUT), a lancé le 18 août dernier une vaste étude de diagnostic des forages de la Togolaise des Eaux (TdE). L’alimentation en eau potable du Grande Lomé est basée exclusivement sur les eaux souterraines, captées dans trois grands aquifères : le Continental terminal, le Paléocène et le Maestrichtien. Quinze forages présentant une baisse de productivité ont été identifiés, dont certains dans le Maestrichtien, où la diminution de rendement est particulièrement marquée.
Le programme prévoit une inspection approfondie de ces forages, associant soufflage, tests de pompage et auscultations par caméra vidéo, afin de comprendre les causes des dysfonctionnements et de restaurer durablement la production d’eau potable de la capitale.
Sur le terrain, l’ambiance est studieuse. Ingénieurs hydrogéologues et techniciens s’affairent autour des installations. « Aujourd’hui, nous intervenons sur le site du forage C’10, situé derrière le marché d’Adétikopé, mis en service le 17 Mai 1994. Le forage a été soumis à une opération de soufflage et des essais de pompage ont été réalisés afin de déterminer le débit d’exploitation optimal. Si le forage reste exploitable, des traitements appropriés seront appliqués, tels que le soufflage, le traitement chimique ou le redéveloppement. Toutefois, selon les résultats, certains forages peuvent être définitivement abandonnés. Ce n’est pas nécessairement le cas ici à Adétikopé, mais cela reste une possibilité », explique Souleymana Daré, ingénieur électromécanicien à la TdE.
Dans les quartiers de Lomé, l’attente est forte. « Quand la pression baisse, on passe des heures à attendre l’eau. On espère que ces travaux vont changer les choses », témoigne Akossiwa, habitante d’Agoè.
Selon le consultant chargé de l’étude, Mohamed Benassi, « dix forages ont déjà été inspectés par caméra vidéo et neuf essais de pompage réalisés parmi les quinze forages retenus. Les investigations se poursuivent pour couvrir l’ensemble des ouvrages ciblés. Un rapport présentera les anomalies constatées, leurs causes et les actions de réhabilitation recommandées. Chaque forage fera l’objet d’un programme spécifique destiné à améliorer durablement sa productivité ».
Des recommandations seront par ailleurs adressées à la SP-EAU et la TdE pour renforcer les bonnes pratiques de conception et d’exécution de forages, afin de garantir des ouvrages durables et performants.
Les conclusions sont attendues d’ici fin novembre 2025. Elles serviront de base à un programme de réhabilitation et d’extension, financé avec l’appui de la Banque mondiale, afin de sécuriser l’accès à l’eau potable dans une capitale qui approche désormais les trois millions d’habitants.